Le patrimoine auvergnat dans le roman policier "Le Mystère Angèle Donnadieu"

Le patrimoine auvergnat dans le roman policier "Le Mystère Angèle Donnadieu"

L'intrigue du roman policier "Le Mystère Angèle Donnadieu" se déroule en Auvergne et à ce titre, fait la part belle au patrimoine local.
Lorsque Pierre Fayet, l'inspecteur en charge de l'enquête rentre au "Païs", c'est pour retrouver la fermette de sa grand-mère, sise en Pays d'Arlanc.
La fermette est une demeure traditionnelle et on découvre dans cette partie du roman des mots de patois, dont le sens mérite quelques éclaircissements.

Extrait du texte :


"La silhouette branlante de la petite ferme se dessina au loin. Autrefois imposante aux yeux de l’enfant qu’il avait été, elle ressemblait aujourd’hui à la copie ratatinée de ses souvenirs. Un peu comme sa grand-mère, qu’il avait vue rétrécir au fil des ans…
De l’intérieur de sa veste, il sortit une grosse clef à l’ancienne et l’introduisit, les doigts tremblants, dans la serrure froide et rouillée. Un « clac » retentit et la porte grinça sur ses gonds.

—   Il faut y mettre du suif, avait-il entendu dire son aïeule mille fois, sans qu’elle y remédiât.

Jadis perçu comme une nuisance, ce fameux grincement semblait maintenant lui couiner la bienvenue. On l’avait attendu. On l’accueillait volontiers.

Le cantὀu, la traditionnelle cheminée auvergnate où l’on s’asseyait au chaud, de part de d’autre de l’âtre, à droite en entrant, le lis clos en sapin patiné, ravagé par les capricornes et les lyctus, la terre battue… tout y était, immuable et fragile, comme elle avait vécu."

Expression tirée de l'occitan, le "cantou" désigne la cheminée aux proportions gigantesques, typique des fermes auvergnates, même les plus modestes. Le climat est rude dans nos contrées et la taille monumentale des cheminées, permettait de placer à l'intérieur même du foyer une chaise ou un banc, sur lequel on s'asseyait pour se réchauffer. 


Ce banc, que vous pouvez distinguer sur les deux photos précédentes se nommait "archibanc". Il s'agissait en fait d'un coffre, surmonté d'un dossier et d'accoudoirs, qui permettait de ranger et tenir au sec les linges et biens précieux.

Dans cette même pièce à vivre, se trouvaient également les lits clos de toute la famille. Ce type de lit, que vous avez certainement déjà rencontré en Bretagne, était également très répandu en Auvergne, car une fois de plus, il permettait de se protéger du froid.
Si vous prêtez attention à la photo ci-dessus, prise au Moulin Richard de Bas à Ambert, vous noterez la présence d'un berceau, placé au-dessus du lit des parents et muni d'une ingénieuse ficelle, qui permettait de bercer le nouveau-né, sans avoir à se déplacer et tout en restant au chaud ! Ingénieux, non ?